Ma copine Delphine, vile tentatrice, m’a montré ce magnifique châle, en me demandant si elle saurait le faire. En vérifiant les points utilisés, je n’ai pas vu de difficulté insurmontable … et après quelques heures de réflexion (parce que bon, je suis quand même un peu raisonnable), je lui ai proposé d’en faire un KAL à deux. Alors que j’avais déjà un pull et une paire de chaussettes en cours. Bon. Que celle qui ne s’est jamais laissée tenter me jette la première pierre.
Nous sommes allées chercher la laine ensemble à la boutique Atelier-53 à Namur, qui propose des tissus et fils biologiques, écologiques et éthiques certifiés, ainsi que des ateliers. Nous avons tout simplement décidé d’utiliser le fil préconisé, à savoir la Bouclelaine merinos-angora, disponible dans toute une palette de couleurs. Il s’agit d’un fil sport (400 m pour 100 gr), très doux grâce à l’angora, mélangé à du mérinos pour la chaleur. Pour ma part, j’ai choisi bruyère en couleur principale et coquille en secondaire. Elles sont utilisées presque en proportions équivalentes (150 gr pour la principale et 125 gr pour la secondaire).
Vu qu’il s’agit d’angora, j’ai fait bien attention à la filière de production, car, comme je l’expliquais dans un article sur la laine éthique, les lapins angora sont parfois maltraités, de manière horrible. J’ai donc demandé à Atelier-53 de me renseigner sur les conditions de vie des animaux. Bien gentiment, elle m’a rapidement répondu qu’il s’agit de poil de lapin angora récolté auprès d’élevages français. Ceux-ci ont tous adhéré à la Charte « Association des éleveurs d’Angora Français » qui définit les bonnes pratiques pour garantir le bien-être animal et la qualité de la toison, avec un lien vers cette charte: https://fonty.fr/content/uploads/2019/01/Charte_Eleveurs_Angora_Francais.pdf. En particulier, cette charte définit que les lapins sont élevés en clapiers d’une taille minimum, sur un lit de paille fraîche, et surtout que la récolte de la toison se fait par peignage lors de la mue (accentuée par un supplément alimentaire naturel), en deux fois fois. Bref, même si les petits lapins pourraient avoir une vie bien plus sympa dans la nature (incompatible avec la récolte d’une toison de qualité), on garantit quand même un certain bien-être de l’animal.
Revenons au tricot. Pour les châles, je ne fais pas d’échantillon, me disant que de toutes façons, on s’en fiche un peu de la taille. Me voilà donc lancée dans le projet avec mes aiguilles 4, comme préconisé par le patron. Le premier diagramme est assez simple au niveau technique, mais il faut être bien attentive car c’est une succession de points endroits et envers. Au bout de quelques rangs on commence à voir ce motif de carrés se dessiner. Quand j’ai atteint 15 cm de haut, j’ai mesuré l’ouvrage, et il était quand même bien plus petit que prévu (pour 10 cm, j’avais 28 m x 36 rgs au lieu de 23 m x 30 rgs). J’ai donc tout recommencé en aiguilles 4.5.
Le deuxième diagramme est assez spécial, je n’avais encore jamais tricoté de cette façon, une espèce de point de riz avec des mailles glissées, mais on s’habitue. On obtient alors des rayures bicolores verticales. Attention que le tissu du deuxième diagramme est assez raide. Il faut donc travailler de manière un peu plus lâche.
Au troisième diagramme, tout se complique. En effet, on a une alternance de mailles endroit et de mailles torses (ok), avec des noppes. J’ai tenté la méthode préconisée par Yarnflakes, mais sans résultat probant, je perdais mes mailles, c’était un peu l’enfer. Du coup, j’ai tenté la méthode de Lise Tailor dans son livre « Je deviens expert tricot » (voir ma bibliothèque), qui fonctionne pas mal. En tous cas, j’ai des noppes tout-à-fait acceptables. Reste que les noppes, c’est hyper-long à faire. La première section n’est pas trop large, mais sur la deuxième, c’est loooong ! Je n’en vois pas la fin (mais il y en aura une, courage !).
Le quatrième diagramme est super-sympa à faire, avec ses rectangles au point mousse et ses mailles glissées.
Et dans la deuxième section, on recommence ces quatre diagrammes, mais en beaucoup plus long, vu que le châle, entretemps, s’est bien élargi. L’avantage d’avoir plusieurs diagrammes, c’est qu’on ne s’ennuie pas. Même pour les noppes (oui, j’avoue, c’est ce qui m’a le plus ennuyée), on arrive assez rapidement au bout pour passer à autre chose.
Ce châle a un gros problème malgré tout : il est super-addictif. On a tout le temps envie d’ajouter une ligne et encore une autre pour voir se dessiner le motif. Ca ne m’était jamais arrivé, mais je reste parfois jusqu’à passé 23h, n’ayant pas vu le temps passer.
Au final, j’adore la taille, les couleurs et le motif de ce châle. Je vais le laisser traîner sur mon canapé, pour pouvoir m’enrouler dedans le soir quand il fait un peu frisquet (et cette année, je l’utilise encore en juillet). En espérant que le chat n’aille pas faire ses griffes dessus !
Patron : Châle lueur – Audrey Borrego (Yarn flakes)
Fil : Merinos-angora – Bouclelaine
Il est magnifique ce châle, autant en vert ça ne me dit rien du tout autant dans les couleurs que vous avez choisies il est splendide. Je n’ai jamais tricoté de châle, je préfère les pulls mais l’idée d’avoir un tel bijoux tout doux sur mon canapé pour m’emballer dedans en ce mois de novembre (pardon juillet) ça me tente vraiment. Vous êtes une vile tentatrice 🙂
Merci pour votre message et merci pour vos compliments.
Effectivement, même maintenant, je le pose sur mes épaules le soir devant la télé et il n’est pas de trop. Il est super-doux, j’adore cette laine.
Bref, je ne peux que vous conseiller de le faire.
Magnifique…et éthique. Le combo parfait et bien tentant…
Effectivement, comment tricoter éthique … Et j’en ai encore d’autres sous le coude (affaire à suivre).
Si tu tricotes, n’hésite pas, il est en plus très chouette à tricoter avec ses nombreux points différents. On ne s’ennuie pas.